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mieuxdisant

Une république du consommateur salarié et actionnaire

19 Novembre 2014 , Rédigé par Michel Bougydeval

Une république du consommateur salarié et actionnaire

La finalité de l'entreprise reste encore un des sujets tabous de la pensée économique judéo-chrétienne et les patrons à la Plantu fumant de gros cigares évoquent toujours des échos puissants dans l'inconscient collectif.

Si le Politique consent à reconnaître que la raison d'être de l'entreprise est de faire du profit, c'est toujours avec gêne et en semblant s'excuser auprès de ses électeurs d'être forcé de proférer une telle énormité.

Il est pourtant clair que la richesse créée par l'entreprise profitera à tous les citoyens actionnaires, salariés et consommateurs.

Il est irresponsable de vouloir déplacer le douloureux problème du chômage vers celui des licenciements, ce n’est pas en fustigeant et en s’attaquant aux effets du mal que l’on guérira la cause.

Ce n’est pas non plus et uniquement en réduisant les charges sociales que l’on créera des emplois : on ne peut pas forcer à boire un âne qui n’a pas soif.

Il est malhonnête de vouloir faire croire que les entreprises n’ont aucune éthique sociale et ont plus de considération pour leurs machines que pour ceux qui les font fonctionner.

Le réel et la force vive de l’entreprise se sont les individus qui la composent. Les Politiques et les Entreprises se sont malheureusement révélés de piètres acteurs, les uns s'auto amnistiant, les autres s'enfermant dans une défense juridique et un discours de la contrainte imposée par les exigences de la mondialisation.

Deux positions intenables face à une demande devenue aujourd'hui tout à la fois morale, sociale, éthique et écologique.

Les citoyens d'aujourd'hui sont également "mondialisés".

Eduqués et informés, ils savent vivre dans une société du tout possible, conscient de leurs droits et de leur pouvoir, prompte à demander des comptes et parfaitement à l'aise dans leur rôle et exigences contradictoires de consommateur, salarié et actionnaire.

Et c'est, peut-être, là que réside une des clés permettant de gérer la complexité du problème lié à la responsabilité du politique et du chef d'entreprise.

Le climat mondial a changé, empoisonné par les scandales politiques et financiers à répétition. La perte de référence morale et de confiance dans les valeurs et croyances traditionnelles a bousculé, exacerbé, certains diront dénaturé les mentalités.

Nous sommes tous responsable des excès d'aujourd'hui conséquence d'un mal être sociétal que chacun a contribué à créer.

Les cris "d'aristocrates à la lanterne" se sont transformés en responsables donc coupables.

Peu importe que les faits ou les actes reprochés aient été commis il y a dix ans dans un contexte psychologique, légal et de connaissance différent, c'est au nom et sur la base des valeurs d'aujourd'hui qu'ils seront jugés, moralement coupables et pénalement condamnables.

Ce changement est irréversible mais les mentalités évoluent et se modifient.

Pourquoi ne pas aider et participer à leur évolution, promouvoir par l'exemple un retour à la confiance et à l'équilibre des forces en présence.

Les français ont fait la démonstration de leur remarquable aptitude à se mobiliser pour les grandes causes humanitaires, est-il utopique de penser que toutes les compétences économiques, politiques, associatives et syndicales devraient unir leurs talents et leur puissance créatrices pour une grande cause nationale qui serait, en dehors de toute idéologie ou dogmatisme, de redonner à chacun sa dignité et son utilité d’agent économiques d’hier et de demain ?

Il ne s'agit pas de rédiger des chartes d'éthique et d'en décréter leur application mais de s'engager dans un travail de fond prenant en compte les critères fédérateurs sur lesquels se reconstruiront la crédibilité et l'image de l'entreprise et du politique.

Aujourd'hui, ils se nomment responsabilité morale, sociale, environnementale mais aussi écoute, dialogue, explication, information, transparence et reconnaissance du droit d'ingérence.

Peut-être est-il temps d'aller vers une "république du consommateur salarié et actionnaire" ou tout le monde accepterait de jouer le jeu pour que l'équilibre tienne.

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